mercredi 17 juin 2009

L’O.I.T. a-t-il changé Nicolas Sarkozy ?


Lors de la Conférence Internationale du Travail à Genève, lundi 15 Juin 2009,

Il m’a fallu le lire pour le croire, L’intervention de Nicolas Sarkozy pour fustiger le libéralisme aurait pu être faite par un altermondialiste, un membre d’ATTAC, un vert ou un social démocrate :

« N’avons-nous pas assez attendu pour réguler une mondialisation qui, à côté de l’abondance de richesses qu’elle contribuait à créer, faisait grandir des poches de misères et de frustration ?

La régulation de la mondialisation, c’est la question centrale.

Le monde ne peut pas être gouverné que par la loi de l’offre et de la demande.

La mondialisation ne peut pas être l’alibi de tous nos renoncements politiques, intellectuels et moraux.

Or c’est ce à quoi nous condamne l’absence de régulation mondiale.

Oserai-je ajouter que la mondialisation ne survivra pas à la loi de la jungle. Parce qu’il ne peut pas y avoir de liberté sans règles. »

 

le Président Nicolas Sarkozy a terminé son intervention ainsi :

« Je reprends ses propres mots pour rendre justice à l’OIT qui « a eu grand tort d’avoir raison trop tôt ».

N’attendons pas pour agir qu’il soit trop tard.

Quel monde laisserions-nous à nos enfants si nous n’étions même capables de nous mettre d’accord sur la limitation des gaz à effet de serre, sur les paradis fiscaux ou sur des principes aussi fondamentaux que la liberté syndicale, l’interdiction du travail forcé, l’abolition du travail des enfants ou l’élimination des discriminations en matière d’emploi, au moins comme des objectifs que nous voulons tous nous efforcer d’atteindre ?

Quelle responsabilité porterions-nous vis-à-vis des générations futures et vis-à-vis de notre propre conscience si nous y renoncions ? »

C’est beau, c’est du Guaino. Mais soyons réalistes, quand on sait que notre Europe, dirigée à droite, refuse de mettre en place une convergence par le haut des normes salariales et sociales au sein de son libre échange, intérieur, il faudrait être naif pour croire que Sarkozy a changé à ce point et qu’il va combattre  le libéralisme pur et dur qui est mis en place et prôné par le président Barroso. Même si c’était le cas, il faudrait des institutions fortes et une supranationalité puissante. Mais nonobstant cet échec patent, il faudrait attendre la « mondialisation sociale » comme on a attendu en vain « l’Europe sociale » ? Tirons plutôt toutes les conséquences de l’expérience du libre échange européen et considérons que le libre échange est, par construction, incompatible avec toute convergence par le haut des systèmes sociaux. 

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