mercredi 4 juillet 2007

Coupable d’être malade !

Coupable d'être malade, c'est ce que toutes les mesures qui sont prises pour diminuer les couts de la santé veulent nous faire croire.

Les franchises sur les remboursements des soins sont censées «responsabiliser» les assurés sociaux. L'absurdité est à la fois : sanitaire, et économique

Ces mesures purement sont purement idéologiques. Il n'est pas difficile de le démontrer :

Sur le plan sanitaire

En freinant la consommation médicale des malades aux revenus les plus faibles, cela contribuera à rendre les diagnostics plus tardifs, et à transformer des maladies traitées trop tardivement en maladies plus graves, donc plus chères pour la collectivité.

. L'augmentation des cas de tuberculose en est un exemple.

Cette politique s'oppose à tous les discours sur la prévention, qui implique les consultations régulières avant même d'être malade, et qui ont amené la plupart des pays développés (la Grande-Bretagne, le Japon, ou l'Espagne) à faciliter financièrement le plus possible le recours au médecin généraliste, en supprimant tout ticket modérateur ou toute avance de frais de la part des patients.

Car de deux choses l'une : ou bien cette mesure ne sera pas financièrement dissuasive pour la consommation de soins ; Il ne s'agirait alors que d'une nouvelle forme de baisse des remboursements des soins, venant s'ajouter à bien d'autres, et son effet de «responsabilisation» n'est qu'une astuce de communication ; ou bien son montant sera effectivement dissuasif sur la consommation, avec toutes les conséquences sur le plan de la santé tant directe que sur l'augmentation des risques de contagions.

Economiquement,

On ne choisit pas d'être malade. Dans ces conditions, comment peut on responsabiliser par l'argent une consommation qui est, pour l'essentiel, une consommation subie et non choisie

Seuls les médecins ont les compétences nécessaires pour décider des examens nécessaires et des médicaments prescrits.

La dissuasion financière frappera aveuglément les consommations médicales aussi bien abusives qu'indispensables des revenus les moins élevés, elle sera sans effet sur les consommations médicales abusives des revenus les plus élevés.


 

Si l'objectif est de responsabiliser par l'argent, la seule mesure efficace consisterait à responsabiliser les vrais ordonnateurs de dépenses, que sont les médecins, prescripteurs des soins. En passant des conventions avec les médecins pour les inciter à dépenser moins tout en leur augmentant les honoraires c'est un marché de dupes qui est réalisé. Le dépassement d'honoraire, autorisé sans une contrepartie qualitative ne fait qu'augmenter les charges de santé sans aucun avantage ni dans la qualité des soins ni dans les économies espérées.

La pénurie dans le personnel de santé contribue aussi à l'augmentation des honoraires par le phénomène classique de l'offre et de la demande.

On peut tenir compte des revenus pour mettre en place un « bouclier santé » plafonnant la franchise à un pourcentage des revenus. Ce serait une politique plus juste que de faire supporter une somme forfaitaire qui ne pourra que pénaliser les plus pauvres.

Chercher à diminuer les dépenses de santé pour équilibrer les comptes est une des voies à explorer mais ce n'est pas la seule.

Une augmentation des recettes est possible par une politique de plein emploi par une diminution des exonérations des charges de santé octroyées aux entreprises mais non payées par l'Etat. Ce n'est pas la politique proposé par l'actuel gouvernement qui va proposer des exonérations de charges sur les heures supplémentaires.


 

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